La pénurie de compétences est actuellement la première préoccupation des entreprises dont une sur deux peine à recruter. Dans le même temps, plus de 3 millions de personnes sont indemnisées par Pôle Emploi.
La réforme de l’assurance chômage présentée le 18 juin ne mettra malheureusement pas fin à ce paradoxe français qui voit des entrepreneurs avoir le plus grand mal à recruter en CDI alors que des offres d’emploi restent non pourvues.
Mesure à caractère politique, l’instauration d’un bonus-malus sur les contrats courts aura, dans les secteurs concernés, avant tout pour effet d’augmenter les charges des entreprises ciblées. Un mauvais coup porté à la création d’emplois. D’autant plus étonnant que le secteur public pourtant grand utilisateur de contrats courts ne sera pas concerné. Et que dire de la taxe forfaitaire de 10 € sur les CDD d’usage… Quant aux fameux seuils sociaux pourtant combattus dans la Loi Pacte, ils font déjà leur grand retour, le bonus-malus ne concernant pas les entreprises de moins de 11 salariés !
La dégressivité de l’indemnisation des plus hauts salaires, à effet quasi nul pour les finances du régime, revêt, elle, avant tout un caractère punitif, notamment pour les entreprises qui ne verront pas en face baisser leurs cotisations.
La CPME ne peut donc que regretter le peu d’incitations à reprendre un emploi. Seul l’allongement de la durée d’affiliation nécessaire pour être indemnisé est un véritable pas dans cette direction.