Par Jérôme LOPEZ, Président de la CPME Isère

L’édito du Président – Avril 2022

Jérôme LOPEZ,
Président de la CPME Isère

Cet édito est extrait du discours présenté lors de notre Assemblée Générale Statutaire du 15 mars dernier.

Depuis 2 ans, la crise du Covid a frappé de plein fouet nos entreprises et perturbé fortement nos vies personnelles et professionnelles. A la CPME notre stratégie a été claire depuis le début : protéger le triptyque salariés – entreprises et chefs d’entreprises, et faire des PME le moteur de la relance.

Durant ces deux années, la CPME s’est battue afin d’obtenir des Pouvoirs Publics des mesures de soutien adaptées aux besoins des TPE et des PME qui étaient en première ligne face à la crise.

Notre organisation a dialogué en continu avec les membres du Gouvernement afin d’alerter sur la situation parfois dramatique des PME mises à rude épreuve par la crise et adapter aux besoins les dispositifs de soutien.

Ce dialogue a abouti à la mise en place des PGE lesquels ont permis d’apporter de la trésorerie à un coût modéré pour nos entreprises du fait de la garantie de l’Etat.

La CPME a plaidé ensuite avec force et a obtenu, pour les entreprises qui le souhaitait, un différé d’amortissement d’une année supplémentaire ; elle a aussi demandé un allongement de la période de remboursement à dix années et l’instauration de PGE consolidés permettant de rembourser les reports de charges obtenus pendant la crise sanitaire.

Rapporter les actions de la CPME aux seuls PGE serait bien réducteur, mais vous faire la liste de tous les cas particuliers sur les différents statuts des chefs d’entreprise, sur les différentes activités sectorielles, de l’événementiel, du tourisme, de la montagne, pour ne citer que ceux-là…

Certains des dispositifs se sont heurtés, malheureusement, au cadre contraint de l’Union Européenne. Soit ! mais la CPME a toujours plaidé qu’à situation exceptionnelle, des solutions exceptionnelles devaient être apportées aux entreprises.

La CPME a eu également à cœur d’accompagner les entreprises pour faire face aux mutations et les a aidé afin d’adapter leur environnement et leur ancrage dans les territoires.

Nous autres chefs d’entreprise de TPE-PME avons l’habitude de transformer les contraintes en opportunités, et dans cette période de tempête à répétition la CPME a été là pour permettre la prise de recul et continuer à penser positif.

Nous avons dans ce sens invité à une autre lecture sur les sujets de transition écologique, de transition numérique, d’innovation et de cyber sécurité, pour ne citer que ceux-là.

Enfin, la CPME a accompagné nos dirigeants face à l’émergence d’un nouveau dialogue social, notamment du fait de la généralisation du télétravail. Ce télétravail, bien que solution temporaire, a souvent été très difficile à mettre en œuvre dans nos structures et nombre d’entre nous ont pensé que pour l’entreprise, comme pour l’esprit collectif, ce dispositif présenté comme un remède à tous nos maux était à plus long terme plus néfaste que le risque encouru.

Un autre effet secondaire du télétravail et de la crise en général est un amoindrissement accru de la valeur Travail.
N’avons-nous pas encore plus de difficultés de recrutements aujourd’hui qu’avant la crise ? à l’absence de compétences vient se rajouter une absence de sens comme si travailler n’était plus vraiment une nécessité.

Avant la crise, la priorité était le temps libre et le travail arrivait après. Aujourd’hui, le besoin de travailler semble avoir disparu de la liste des choses à faire… Cette crise nous a quand même appris que l’on pouvait travailler avec de nouveaux outils comme Zoom ou Teams, ou d’autres logiciels de réunions à distance, qui pour certains sujets nous ont fait gagner du temps, des pleins d’essence (et c’est plus que d’actualité en ce moment) avec des retombées écologiques positives.

En ce début d’année 2022, nous avons fait face à la 5ème vague Covid qui a généré un fort taux d’absentéisme dans nos entreprises.
Malgré des disparités sectorielles fortes, il semblerait que les activités aient plutôt bien résisté.

Je serais incomplet si je n’abordais pas le sujet des difficultés d’approvisionnements et de la hausse du coût des matières premières qui touchent tous les secteurs et réduisent les marges des entreprises. Sur ce sujet, la visibilité est digne d’un brouillard anglais.

Face à la flambée des prix des carburants, la CPME réclame des mesures d’urgence car pour un grand nombre d’entreprises, c’est aujourd’hui leur modèle économique qui est remis en question.

Cependant, car en toute chose il faut toujours chercher le positif, l’envolée des prix de l’énergie va, je l’espère, stimuler l’inventivité humaine car toute contrainte nouvelle, surtout si elle se manifeste par une hausse des prix, stimule cette inventivité afin de faciliter les comportements d’évitement et c’est souvent cela qui nous fait progresser.

Nous avons tombé le masque, la crise sanitaire n’est toujours pas derrière nous, la crise sociale reste d’actualité et à celle-ci vient s’ajouter une crise diplomatique. La guerre est aux portes de l’Europe et celle-ci aura forcément des conséquences sur la croissance mondiale car la guerre a d’inévitables impacts sur toute l’économie.

Nous ne sommes pas là pour faire de la politique, ni du débat sur les différents scénarios actuellement en cours. Les plus à plaindre restent les peuples ukrainiens qui sont sous les bombardements et une partie du peuple russe pris en otage par une communication sans aucun doute manipulée.

Pour l’heure et dans notre rôle je m’en tiendrai aux sujets économiques en rappelant que dans ce contexte, le Président de la République a annoncé la mise en place d’un plan de résilience visant à limiter l’impact sur les entreprises. L’objectif est d’apporter une réponse ciblée pour ne pas alimenter l’inflation, tout en identifiant les entreprises qui ont besoin d’être accompagnées et aidées.

Là encore, la CPME est à la manœuvre et saura faire les propositions utiles pour préserver nos PME et nos TPE. Une fois de plus les risques sont rupture des chaînes de production et de distribution dans les différents pays, nous rappelant que nos implantations locales dépendent d’une économie mondialisée.

Jamais papillon n’aura autant ouvert ses ailes que ces deux dernières années ! Confronté à cet environnement risqué, notre rôle syndical est d’être à l’écoute des besoins de nos entreprises et de leur apporter des réponses. Rappelons s’il le faut que le Brexit a déjà entraîné des contrôles et des obligations supplémentaires aux frontières qui impactent fortement nos PME.

La crise sanitaire a permis de conforter l’action d’influence de la CPME tant au plan national, que régional, et départemental.
J’en veux pour preuve les résultats de la dernière pesée économique qui a permis d’asseoir notre représentativité à l’échelle nationale faisant de la CPME un incontournable acteur à consulter sur tous les sujets et à tous les échelons.

Ensemble, continuons à mener la bataille des PME !

Face à la crise, face aux crises, sachez que nous restons mobilisés pour défendre notre tissu de TPE et de PME. Lorsque je vous interroge, pour la majorité d’entre vous, l’activité reste soutenue. C’est une chance, ou le fruit de votre travail…mais ça ne doit pas voiler les difficultés. Je crains que celles-ci soient devant nous et dans ce contexte d’incertitudes même les plus talentueux des chefs d’entreprise peuvent se retrouver dans des situations graves.

Tout au long de ces derniers mois, de ces deux dernières années, vous avez démontré votre détermination à aller de l’avant, votre volonté de sortir la tête de l’eau, votre capacité à innover et à vous adapter dans un environnement incertain, complexe et à naviguer dans un quotidien anxiogène.

Soyez fiers de ce que vous êtes !

Soyez fiers de ce que vous faites !

A la CPME nous sommes fiers d’être toujours à vos côtés.

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